La rééducation gériatrique est une discipline qui existe depuis plusieurs décennies et qui bénéficie des apports de connaissances notamment avec les découvertes récentes en neurosciences, permettant de développer de nouvelles approches sur la compréhension du vieillissement du mouvement et de la posture. Les modalités d’évaluation des capacités du sujet âgé gagnent ainsi en pertinence, permettant aux thérapeutes de proposer des moyens de rééducation efficaces et adaptés aux capacités du sujet âgé, mettant fin au caricatural « trotte mémé ». Aussi, ce nouveau regard intègre la rééducation du relever du sol chez les personnes âgées, s’inscrivant dans le concept des « bons gestes ». Il s’agit, en effet, de réactiver des automatismes moteurs essentiels à la préservation de l’indépendance fonctionnelle. Le relever du sol du sujet âgé est une thématique présente dans la littérature scientifique depuis plus de 20 ans. Faisant partie des pratiques recommandées par toutes les sociétés savantes et les autorités publiques depuis plus de 10 ans, son évaluation et sa pratique ne semblent pourtant pas systématiques dans la pratique quotidienne des rééducateurs. Les résistances de la part des patients et des thérapeutes, observées dans la pratique courante, allant à l’encontre des recommandations de la littérature nous avons cherché à éclairer ce paradoxe. Une étude a été ainsi réalisée au centre hospitalier de Darnétal. Elle a permis de mettre en évidence que non seulement près de 9 sujets âgés sur 10 sont capables de se relever du sol après y avoir été sensibilisés, mais que ni l’âge, ni l’indice de masse corporel (IMC) ne sont prédictifs de l’incapacité à se relever du sol ; ces 2 éléments représentant les principales résistances à la pratique de cet exercice. Par ailleurs, un algorithme/logigramme a été élaboré afin d’apporter à la pratique du relever du sol des éléments rationnels et décisionnels susceptibles d’en améliorer la pratique.